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Je n'avais jamais rien lu de Jean-Marie Gustave Le Clézio. Peut-être l'association des trois prénoms me paraissait-elle suspecte ?
J'ai pris Ourania en main lors de récentes courses dans un supermarché et j'ai commencé à lire la première page. Je n'ai pas pu m'arrêter... Cette prose fluide, limpide, courait sur la page avec le naturel et la grâce d'un quintet mozartien (eh oui, c'est l'année Mozart...).
Mais l'histoire. Ou plutôt, les histoires. Car dans ce livre s'entretissent des séquences narratives différentes comme différentes lignes mélodiques dans un canon. Il y a tout d'abord le parcours du narrateur, Daniel Sillitoe, un Français qui ne sait rien de son père et voyage au Mexique afin d'y mener à bien une étude géographique. Et qui emporte dans ses souvenirs d'enfants le rêve d'une cité idéale pareille à celle de Thomas Moore. Il y a la relation avec Dahlia pourtant toujours amoureuse de son révolutionnaire de mari et qui voudrait tant revoir son fils. Il y a la rencontre avec Raphaël, un jeune métis qui vit dans un village communautaire (serait-ce la cité idéale rêvée par Daniel ?). Il y a la communauté de scientifiques autour de Don Thomas qui représente une autre cité basée sur le savoir partagé. Il y a aussi Lili, petite prostituée vivant avec une vieille maquerelle. Et les parachutistes, ces parias qui vivent de et auprès de la décharge publique. Et il y a aussi les grands propriétaires terriens, planteurs de fraisiers et d'avocats, exploiteurs des hommes, des femmes et des enfants de la région et dont le monde sans pitié est dépeint sans complaisance. Et, peut-être surtout, il y a la terre, la terre mexicaine décrite avec amour, tendresse et profondeur, au point qu'elle en devient un personnage à part entière...
Toutes ces histoires s'entrecroisent, s'entretissent pour former la trame et la chaîne d'un livre éblouissant, une tapisserie mexicaine à accrocher dans votre bibliothèque sans tarder...