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Chez les amis
Il Cavaliere demande le renvoi de son procès
La situation politique italienne est de plus en plus phagocytée par le show ou, pour parler comme Debord, la société italienne est devenue une "société-spectacle".
Le Premier Ministre, Silvio Berlusconi, est également le premier homme du show-bizz italien avec ses chaînes de télévision et de radio, sa main basse sur les principaux journaux et maisons d'édition du pays.
Mais cela ne suffit sans doute pas au premier citoyen de ce théâtre permanent qu'est devenu la politique italienne (Orson Welles disait déjà que l'Italie est habitée par plusieurs millions de comédiens et que les moins bons officiaient sur la scène...). Les avocats du magnat de la politique (ou du ministre du divertissement, on s'y perd) invoquent l'empêchement légitime, les innombrables activités de leur client l'empêchant de se rendre à l'invitation, pourtant courtoise, des juges milanais. Son week-end lui-même est si chargé qu'on ne voit pas comment le premier responsable politique de la péninsule pourrait se libérer pendant la semaine.
Peut-être ai-je une suggestion à proposer à Messieurs les juges : si un homme politique, doublé d'un magnat des médias, triplé d'un entrepreneur multiactivités (comme il existe des VRP multicartes) est indisponible pour la justice, pourquoi ne pas le laisser impunément se livrer à ses multiples trafics (d'influence, de pots de vin, de permis de construire bidons, etc.) et activités légales ?
Il y a suffisamment de chômeurs à attaquer pour des infractions certes moins graves, mais eux au moins, ont le loisir de se déplacer à la convenance du Palais de Justice. N'ayant même pas les moyens de se payer ni avocat, ni organiseur électronique, il y a gros à parier qu'ils viendront en masse, en habits du dimanche et qu'ils fourniront autant de boucs émissaires taillables et corvéables à merci !
On vit une époque formidable !!!
