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Chez les amis
Histoire de Vichy

Un Vichy rendu dans toute sa complexité

Jean-Paul Cointet, loin de tout esprit partisan, analyse le contexte dans lequel s'est formé le gouvernement de Vichy. 


Il examine les dernières années de la IIIe République, ses scandales à répétition, son parlementarisme anémié, ses associations d'anciens combattant rêvant toujours d'en découdre et formant des groupes fascisants ou, tout au moins, attirés par une certaine idée de l'ordre et de la morale.


Il passe en revue les dégâts commis par la défaite française, le véritable désarroi qui régnait dans le Vichy des premiers jours, l'ascension de Pétain et de Laval.


Il observe, en entomologiste, les diverses influences qui s'exerceront sur le régime, la variété invraisemblable de personnalités composant ce gouvernement hétéroclite : anciens gauchistes, monarchistes au sang bleu, techniciens et bureaucrates, militaires paralysés par l'inaction, affairistes flairant la fortune facile, etc...  Un gouvernement pris en otage par l'occupant et dont la collaboration ressemble souvent à une seconde capitulation. 


Il constate le durcissement du régime, alors que la puissance occupante, inquiète de la tournure que prennent les combats à l'étranger, impose de nouvelles privations à un peuple exsangue. 


Il mesure l'impopularité croissante du gouvernement lors des rafles de Juifs, comme au Vel' d'Hiv.  Et enfin, il narre l'agonie d'un régime honni, qui s'est crispé sur son pouvoir et son erreur jusqu'aux dernières secondes.


L'hypothèse, convaincante, de Jean-Paul Cointet est qu'il n'y eut pas un seul, mais plusieurs Vichy.  Non seulement parce qu'il y eut des étapes très marquées - le départ et le retour de Pierre Laval, par exemple - mais surtout par l'hétérogénéité des personnalités et des courants qui l'ont servi ou s'en sont servis.


Un livre dépassionné, mais passionnant.

Jean-Paul Cointet, Histoire de Vichy, Paris, Perrin, 2003, (Tempus ; 37), 358 p.

Pour en savoir plus sur l'histoire de la Milice : cliquez ici.

Vers une théorie générale du fascisme : cliquez ici.

Ecrit par , à 19:14 dans la rubrique "Lire libre".

Commentaires :

  Wandess
26-09-03
à 20:28

Tu dis que l'auteur est loin de tout esprit partisan, c'est peut-être possible, mais je me rappelle que lorsqu'il a sorti avec Mme Cointet le fameux distionnaire de l'ossupation, ça a fait des remoux de ce côté là puisque les auteurs étaient accusés d'un certain révisionnisme... Certes cela était un peu exagéré, mais il est réel qu'il y avait un parti pris évident pour tenter de réhabilité un certain nombre de collaborateur si je ne me trompe... Toutefois c'est vrai que ça n'en rendait pas moins l'ouvrage intéressant.

  Marco-Bertolini
27-09-03
à 15:04

Re:

Il est parfois - souvent - difficile de faire la part des choses dans l'étude de périodes comme celle de Vichy qui, visiblement, laisse des plaies à vif dans la mémoire française.

L'examen rétrospectif des actes et des écrits de personnes prises dans les remous d'une actualité comme celle des années trente et quarante est un sport très prisé par les gens qui veulent se donner bonne conscience à bon compte.  Comment juger après tant de temps de l'information dont disposaient les sympathisants des fascismes italiens et allemands (comme Jules Romain, Emmanuel Mounier, le fondateur de l'excellente revue Esprit), voire de vrais collaborateurs comme Jean Giraudoux, dont tous les  lycéens de France ont sué sur les pièces de théâtre depuis la libération, alors qu'il était chargé de la censure par un régime aujourd'hui honni ?  Les jeunes gens qui souhaitaient une rénovation et un assainissement de la politique française après les scandales de la troisième république étaient-ils tous des barbares assoiffés de sang ?  J'en doute.

Mittérand, qui fut un socialiste centriste, était-il un antisémite convaincu et un extrêmiste de droite ?  Pendant un temps, certainement. 

Mais peut-être moins que certains résistants de la dernière heure. 

Si l'on veut examiner le rôle de l'église catholique pendant la deuxième guerre, il faut dénouer tout un tissu de contradictions entre l'encyclique Mit Brennender Sorge et la sympathie de Pie XII pour les régimes anticommunistes et pour Hitler en particulier.  Il faut séparer l'aile catholique de Vichy des nombreux prêtres et nonnes qui ont sauvé des milliers d'enfants juifs.

Le concepteur des fusées Appollo est un ancien nazi, Klaus Barbie a travaillé pour les services secrets américains en échange d'une certaine amnésie sur son passé, Karajan fut l'un des plus farouches admirateurs de Hitler, quant à Hergé, il a songé sérieusement s'exiler en Argentine après avoir dessiné Tintin et le Temple du soleil dans le Soir  "volé" par les nazis.

Rien n'est simple ni évident sous le ciel troublé de la politique.  Surtout pas quand des idélologies séduisantes pour la jeunesse se battent sur les cendres d'un parlementarisme confisqué par des vieillards.

Je ne veux excuser personne.  Je cherche à comprendre.  Et à reconnaître sous les oripeaux d'une démocratie gangrénée par un capitalisme sauvage et mondialisé, les futurs ennemis de la liberté.




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