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La Région flamande, le Musée d'Art moderne d'Ostende et les communes du littoral belge sont à l'origine d'une initiative originale et intéressante : Beaufort 2003.
Il s'agit de la première édition d'une triennale d'art, disséminant des oeuvres de plasticiens contemporains - Panamarenko, Spoerri, Delvoye, Mach, etc., excusez du peu ! - dans des villes et villages de la côte et rassemblées dans des itinéraires mêlant oeuvres d'avant-garde et plages blondes, sculpture contemporaine et monuments anciens, installations post-modernes et cuisine traditionnelle.
Ce parcours baroque et réjouissant se terminant ce 28 septembre, il ne vous reste que quelques jours pour vous régaler...
Mais, d'ores et déjà, certaines oeuvres ne sont plus visibles : non pas qu'elles aient été téléportées par des extra-terrestres collectionneurs, ou dévorées par des artistes chef-d'oeuvrivores, ou rendues invisibles par quelque Merlin l'Enchanteur facétieux... Non, si vous n'avez plus la chance de les voir, c'est que des vandales locaux les ont prises pour cibles et en ont volé certains éléments ou ont trouvé amusant de taillader les toiles au cutter.
Une autre exposition se déroulant à Bruxelles a subi, elle aussi, des attaques iconoclastes : celle d’Art on Cows Brussels 2003. Non seulement certaines vaches ont été gravement détériorées, mais celle de Fortis, important groupe bancaire belge a carrément été volée…
Les Belges seraient-ils allergiques à l’art contemporain ? La seule vue d’une œuvre plastique postérieure à 1918 réveillerait-elle chez eux d’invincibles pulsions meurtrières ? Baudelaire, déjà, se gaussait de ces philistins qu’étaient pour lui les bons bourgeois trop bien nourris de Bruxelles. N’ont-ils donc pas évolué depuis, eux qui ont donné au monde René Magritte, Marcel Mariën, Achille Chavée, Gustave Camus, Jan Fabre et j’en passe et des meilleurs ?
Où est passé ce fameux humour belge, celui qui s’accommode depuis toujours des malheurs les plus grave en usant de la zwanze – humour bruxellois et plus spécifiquement marollien – ou de la fôve et de la carabistouille – craques typiquement wallonnes ?
Les habitants de ce petit royaume seraient-ils tout simplement nostalgiques et regrettent-ils les grasses vénus de Rubens ou les paysans hilares de Peter Breughel l’ancien ?
Plus sûrement, l’art s’apprend, le goût s’éduque, le respect des choses et de l’artiste se transmet. Si des jeunes – et des moins jeunes, d’ailleurs – ne comprennent pas la chance qui est la leur – disposer de tant d’œuvres de maîtres, gratuitement et dans un cadre propice à la balade, à la méditation, au clin d’œil… C’est qu’on ne leur a jamais dit que c’était une chance.
Il est peut-être encore temps d’y penser…