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Arte, depuis hier, propose un nouveau programme documentaire : Aux origines du christianisme.
Cette série en dix épisodes est le fruit du travail - colossal ! - de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, auteurs qui avaient déjà signé "Corpus Christi", un autre opus sur la religion chrétienne.
Le premier épisode, diffusé sur Arte hier soir et intitulé Jésus après Jésus, pose la question de la fondation de l'Eglise : fondation qui s'est faite très progressivement après la mort du prophète. C'est en effet une petite communauté qui, dans un premier temps, s'est constituée autour des disciples et qui s'est étendue au-delà, notamment par les efforts constants de Paul. Mais, il est intéressant de rappeler, même si l'Eglise catholique n'a cessé d'occulter ce phénomène historique, que le christianisme est né au sein du judaïsme et que Jésus était bien un Juif.
Le second épisode, Jacques, Frère de Jésus, interroge les textes et examine les raisons pour lesquelles ce frère a été si encombrant pour l'Eglise catholique. Alors qu'il semble bien avoir été le leader de la première communauté de Jérusalem pendant les deux premières décennies après la mort de son frère, c'est la figure de Pierre qui sera privilégiée, en particulier par l'Eglise catholique. Celle-ci est embarassée par la figure de Jacques, car elle remet en question le dogme tardif - apparu au IVe siècle après notre ère - de l'immaculée conception et donc de la virginité de Marie... Il semble, en outre, que les communautés chrétiennes primitives aient souffert d'une rivalité entre la famille de Jésus et ses disciples, une rivalité qu'on retrouve d'ailleurs dans d'autres religions comme l'Islam où les disciples de Mohammed ont donné le jour au sunnisme alors qu'Ali, le beau-fils du prophète, et sa descendance on engendré le chiisme.
Huit autres épisodes vont suivre au cours des prochaines semaines. Et un coffret de quatre DVD ainsi qu'un livre sont mis en vente.
Il ne faut pas nécessairement être chrétien ou religieux pour s'intéresser à un des éléments fondateurs de la civilisation occidentale telle que nous la connaissons : le christianisme. En effet, si la Grèce nous a donné la pensée rationnelle et la philosophie, Rome le droit et l'architecture, la science arabe une bonne partie de notre médecine et de nos connaissances en astronomie, c'est le christianisme qui a modelé l'éthique propre à notre société, pour le meilleur et pour le pire...
A nous, à l'intérieur ou à l'extérieur de la communauté des croyants - dont je ne suis pas : étant trop sceptique pour être croyant et pas assez prétentieux pour être laïque, je suis agnostique - d'influer sur les évènements afin que l'héritage de cette éthique soit positif...
Pour en savoir plus : cliquez ici.
Commentaires :
ImpasseSud |
c'est le christianisme qui a modelé l'éthique propre à notre société, pour le meilleur et pour le pire.
Moi qui navigue entre l'agnosticisme et l'athéisme, je suis tout à fait d'accord avec toi. Il s'agit d'un état de fait que l'on ne peut pas ignorer. J'ai donc du mal à comprendre ceux qui refusent l'introduction dans le texte de la nouvelle Constitution européenne des quelques lignes qui reconnaissent l'immense poids qu'a eu le christianisme sur l'évolution de l'Europe au cours des siècles. C'est vouloir récrire l'histoire d'hier par peur, non pas d'aujourd'hui, mais de demain. A mon avis, il s'agit d'un révisionnisme plutôt ridicule. Quel dommage que je ne puisse pas voir cette série d'ARTE, je crois bien qu'elle m'aurait passionnée. Espérons qu'elle sera vendue à d'autres chaînes. |
Marco-Bertolini 06-04-04
à 13:35 |
Re:Hello, Impasse Sud !
Très heureux de retrouver un de tes messages sur Dazibao... Je ne sais si Arte a l'intention de vendre la série à une autre chaîne télé, mais ils vendent un coffret DVD que tu pourrais peut-être emprunter à une bibliothèque ou à une médiathèque, je crois que ça vaut vraiment le détour. Pour ce qui est de la discussion au sujet de l'introduction de la religion dans la convention européenne, je crois que la crainte principale - à part la peur panique de certains mouvements laïcs ou athées militants - est de donner accès de cette façon à des groupes dont les intentions sont rien moins que claires. Je pense à l'Opus Dei, par exemple, ou à des sectes comme l'église de scientologie qui profite de chaque brèche pour s'infiltrer au coeur des institutions. C'est ainsi qu'un programme de lutte contre la drogue à Bruxelles a été subventionné par l'Etat avant que celui-ci ne découvre que l'association en question était une antenne de la secte (domiciliée au siège sociale de cette dernière, d'ailleurs...). La même chose s'est passée avec des programmes européens qui ont financé des associations relevant de l'Opus. Tu trouveras quelques articles à ce propos sur le site du monde diplomatique. Ceci dit, je partage ton esprit d'ouverture : je crois que sous le soleil il y a place pour tous les systèmes à condition qu'ils se respectent mutuellement... Ce qui n'est manifestement pas évident, chacun étant persuadé qu'il détient la vérité. Ceci me rappelle un mot de Gide (je cite de mémoire, donc peut-être pas exactement) : Soyez amis de ceux qui cherchent la vérité, méfiez-vous de ceux qui l'ont trouvée ! Je trouve cette maxime très profonde et... très prudente. Bises, Marco. |
ImpasseSud 06-04-04
à 17:41 |
Re: Re:Hello Marco!
Ton article était passionnant. Je connaissais plus ou moins l'importance de l'Opus Dei dont Jean-Paul II a béatifié le fondateur l'année dernière, mais je ne savais pas qu'il agissait comme une pieuvre. C'est assez écoeurant, et tout à coup je comprends mieux les réticences exprimées ici et là. En Italie, l'Eglise catholique continue à avoir un poids énorme dans la politique, et encore plus depuis depuis que le gouvernement actuel de droite est au pouvoir. En effet, par son intermédiaire, elle est en train de détruire, ou tout du moins de grignoter toutes les acquisitions des gouvernemnts précédents, agissant à travers des hommes politiques bien placés, membres de "Communion and liberation", ou fervents catholiques à l'opposition. Sur une des chaînes publiques italiennes, il y une émission, "Excalibur" (!), en première soirée, conduite par un fanatique qui n'hésite pas à insulter tous ceux qui le contredisent. C'est un véritable flop, elle n'atteint même pas 4 % d'audience, mais elle reste en place. Tu as raison, la maxime de Gide est plus que jamais à l'ordre du jour. Le pontificat de Jean-Paul II passera à l'Histoire comme le plus radical de ces cinquante dernières années, et nombreux sont ceux qui l'accusent déjà (malgré toutes ses réunions de prières à Assise), d'avoir reporté en arrière l'esprit d'oécuménisme de Jean XXIII et Paul VI. L'intégrisme est indiscociable de la soif du pouvoir... On en revient toujours là! Quand au coffret DVD, j'avais bien lu ton information, mais je ne crois pas que je puisse les trouver.... en Italie. Merci quand même Marco :-) |
Mulot 13-04-04
à 16:59 |
héritage chrétien et contitution européenneJe lis ci-dessus : "J'ai donc du mal à comprendre ceux qui refusent l'introduction dans le texte de la nouvelle Constitution européenne des quelques lignes qui reconnaissent l'immense poids qu'a eu le christianisme sur l'évolution de l'Europe au cours des siècles" Si on regarde l'histoire de l'Europe, on se rend compte que ce qui l'a marquée ce sont les guerres de religion. On enseigne celles issues de la Réforme et on n'enseigne pas celles qui opposèrent les Goths et Wisigoths traitées comem des Invasions barbares. Pourtant, Charlemagne guerroyant en Germanie se justifiait par ce que les germains éaient ariens à savoir disciples d'Arius donc non trinitaires. Il en était de même pour les Vandales et les Wisigoths La présence de religions non chrétiennes en Europe est attestée depuis l'extension de L'islam dans le midi par la toponymie. Ainsi Ramatuelle, à côté de Saint-Trop', c'est Ram At-Allah, i.e. "La Grâce de Dieu". Quant au judïsme, il est présent depuis les gallo-romains comme en témoigne les ruines d'une synagogue mise au jour sous le palais de justice de Rouen Nombre de ceux qui ont fait l'Europe par leur retentissement intellectuel n'étaient pas chrétiens : Maïmonide, Averroes. Le royaume Normand de Sicile était grandement scientifique et Musulman comme en témoigne l'Atlas d'Al Idrissi Indiquer une mention de l'héritage chrétien serait aussi entériner une absence, celle de l'éradication du yiddisland d'Europe Centrale lors de la dernière guerre si présent dans les romans d'Isaac Bashevish Singer ou dans l'oeuvre de Kafka, de Freud. Indiquer un tel héritage revient à passer les autres sous silence voir, par pertes et profits. L'éthique que le christianime à laissé à l'Europe me semble être celle de l'éradication du différent, selon le principe de l'anathème Espérant avoir été utile |
linkback 10-04-04
à 12:09 |
Lien croiséEntre mer et maquis - Je n'irai pas voir "La Passion du Christ" de Mel Gibson : " Hélas, je ne peux pas :-))) Mais j'étais au courant de cette émission. Marco Bertolini en a parlé ici. Comme je regrette ..... :-) "
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Mulot 13-04-04
à 16:43 |
immaculée conceptionJe lis dans l'article : "Celle-ci est embarassée par la figure de Jacques, car elle remet en question le dogme tardif - apparu au IVe siècle après notre ère - de l'immaculée conception et donc de la virginité de Marie..." 1-L'immaculée conception est un dogme de 1854 qui n'a rien à voir avec la virginité de Marie. Il dit que Marie a échappé au "Péché originel" qui marque tous les humains. En quelque sorte, c'est un dogme qui porte sur le péché originel et non sur Marie sur laquelle les évangiles et les Actes sont TRES discrets. Pourquoi le péché originel en 1854 ? C'est la période la "crise moderniste". Dire que tout le monde est atteint par le péché originel disqualifie toute production de la raison humaine et, en particulier, la critique textuelle et la critique radicale qui commence d'être appliquées aux textes de l'ancien et du nuveau testament par des théologiens protestants et athées. Toute une séquence d'encycliques, à cette époque, tente de lutter contre "le monde moderne", consistant en la revendication de faire de la philosophie une science autonome sans subordination à la religion (idem pour de nombreuses sciences : c'est l'époque de Darwin). 2-Il n'existe pas de "dogme" de la virginité de Marie, si l'on prend pour définition du dogme, celle de l'église catholique elle-même : définit par un concile, "clôt" un débat théologique et, depuis 1870 et l'infaillibilité pontificale peut être pris par le pape. A noter que le dogme sur l'immaculée conception a été pris par le pape seul alors que l'infaillibilité ne lui avait pas encore été formellement reconnue. Au 4ème siecle est promulgué un dogme "Marie Théotokos", à savoir "mère de dieu", au concile d'Ephèse. Son rejet par une partie des evêques sera à l'origine du Nestorianisme. Il n'existe donc aucune définition dogmatique de la virginité de Marie, sauf une description dans le CEC de 1998. Les n° articles nécessitent une petite recherche. En revanche, les catholiques et quelques autres dénominations chrétiennes la disent vierge (au sens intouchée) depuis qu'Ambroise de Milan l'a déclarée telle. Selon Peter Brown, dans la vie privée des hommes, Folio ou Point, le décri de la sexualité gagne à partir du 3ème siècle (irruption du monachisme) et reprend les valeurs du stoïcisme. Espérant avoir été utile |
à 16:48