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Non, ce n’est pas le nom d’un club d’agnostiques militants ou d’un institut se donnant pour objectif de dénoncer le paranormal et tous les charlatans qui s’y adonnent contre espèces sonnantes et trébuchantes, à l’instar du CICAP, en Italie…
Il s’agit plus simplement du titre du premier roman d’un jeune auteur anglais qui se révèle plus que prometteur : né en 1971 et diplômé de philosophie, Bo Fowler met en scène… un caddie de supermarché.
C’est lui le narrateur de cette histoire : doté d’une puce « Infinity », qui le rend artificiellement intelligent, il travaille pour la chaîne de supermarchés « Consomax » non loin d’une petite église qui deviendrait rapidement la première BPM : Boutique de Pari Métaphysique.
L’idée d’Edgar Malroy est simple : tous les crétins qui croient en quelque chose (en Dieu, Allah, Vishnou ou que le pape est le représentant de Dieu sur terre, ou que l’Enfer est brûlant, etc.) peuvent parier et verser de l’argent sur « le compte de leur foi ».
L’idée marche si bien que Malroy devient bientôt le manager d’un véritable empire. Mais il croise bientôt une jeune femme « belle à en être ridicule », Sophia Alderson, qui prétend que la vierge Marie lui apparaît et lui délivre ses instructions en vue du salut de l’humanité.
Sophia Alderson, bientôt ulcérée par le scepticisme et le cynisme de Malroy tente une première fois de l’abattre, mais elle le manque : il s’en sort avec un œil de verre, une balle dans l’épaule et une autre dans la jambe qui le laissera boiteux à vie.
Enfermée dans un hôpital psychiatrique, Sophia Alderson n’en continue pas moins de faire de nouveaux disciples en lançant, par sa fenêtre, des avions de papier sur lesquels elle écrit ses prophéties.
Le Docteur Cunningham, son psychiatre, ne tarde pas à tomber amoureux d’elle, comme tous les hommes qui ont l’occasion de la croiser…
Les fidèles et les prêtres de tous les cultes parient et voient leurs fonds aspirés par les Boutiques du Pari Métaphysique, rebaptisées « Scepticisme & Cie » comme dans un vortex.
Une ascension de l’Everest, une guerre de religion et une révolte électroménagère plus tard, tous ces personnages et bien d’autres se retrouveront au cours d’un affrontement sanglant…
Mais je ne dévoilerai rien de plus de cette histoire, folle en apparence et au fond terriblement lucide et intelligente, nietzschéenne pour tout dire… Car derrière le carnaval de la parabole, c’est le rire tranchant et gargantuesque du philosophe qui résonne et nous met en garde contre toute sacralisation de la vérité.
Mine de rien, sans avoir l’air d’y toucher, Bo Fowler pourrait bien avoir inventé un nouveau genre : après la science-fiction et la politique-fiction, la métaphysique-fiction.
Bo Fowler, Scepticisme et Cie, Traduit de l’anglais par Philippe Rouard, Paris, Gallimard, 2003, (Folio ; 3.852), 385 p.
Commentaires :
Den |
A lire absolumentParmi
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Den 21-09-09
à 00:15 |
A lire absolumentParmi mes dernières lectures, l'une des plus jubilatoires... Un petit bijou ! |
à 00:13