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Toujours plus d'Europe, toujours moins de citoyens...
Alors que l'Europe vient tout juste de s'élargir - dix nouvelles adhésions depuis le premier mai dernier - les électeurs ont largement boudé les urnes.

Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de participation fleurte avec les 45 %. Mais le plus effrayant est le taux des dix nouveaux, alors que l'entrée dans l'Union est censée leur apporter sinon la manne céleste, tout au moins le développement économique. Alors qu'il serait de 47,7 % chez les quinze anciens membres de l'UE dans les dix nouveaux pays membres il ne serait que de 28,7 %. La Pologne battrait tous les records d'abstention avec plus de 83 % !

Le fossé entre l'Europe et ses citoyens se creuse davantage à chaque élection. Mais est-ce si étonnant ? On peut se sentir citoyen d'un village, d'une ville, d'une région, d'un pays... Mais peut-on se sentir citoyen d'un marché ? Or le projet "politique" de l'Union européenne est un projet strictement économique. Je fais régulièrement mes courses dans un supermarché, je suis content d'y trouver les marchandises dont j'ai besoin et je profite des offres promotionnelles comme tout le monde. Mais, une fois payé le contenu de mon caddie, je ne me sens plus d'obligation envers le supermarché. Et j'en change quand je veux.

N'est-ce pas le même phénomène qui se passe avec l'Europe ? Les projets d'Europe de penseurs et d'écrivains comme Victor Hugo ou Denis de Rougemont étaient de vrais projets politiques, porteurs de sens pour des citoyens reconnus comme tels : projets de paix, d'émancipation des vieux privilèges, projets d'égalités entre les hommes et les femmes.

Le "projet" que nous propose l'Union est purement mercantile, voué à creuser davantage des inégalités déjà profondes. Ce n'est pas une Europe qui porte à rêver, à croire à des lendemains meilleurs pour nos enfants. C'est une Europe de marchands de soupe qui voudraient qu'on leur soit reconnaissants d'acheter leur potage. Là, ce sont eux qui rèvent...


Ecrit par Marco-Bertolini, à 09:25 dans la rubrique "Humeurs".

Commentaires :

  ImpasseSud
15-06-04
à 14:28

Personnellement, je n'ai été qu'à moitié surprise par cette espèce de boycottage des urnes par la majeure partie des nouveaux membres de l'UE (car il s'agit bien de boycottage et non pas de désintérêt). Il s'est agi d'une réaction que je trouve presque normale.
Si on eclue Malte et Chypre qui jouissent depuis longtemps de la démocratie et qui ont une économie presque à niveau, les autres pays sont effectivement les parents pauvres de cette union.
Pour ma part, j'ai toujours pensé, depuis le début, que l'intégration de ces pays était prématurée. D'une part, ils n'ont pas encore eu le temps de prendre vraiment conscience de ce qu'est une mentalité démocratique, d'autre part la différence de niveau économique entre eux-mêmes et les pays de l'UE des 15 est abyssale. Sur cette question, l'UE des 15 a joué un jeu presque douteux et plutôt irréfléchi, alors que les grosses difficultés rencontrées par l'Allemagne de l'Ouest pour intégrer l'Allemagne de l'Est auraient dû lui mettre la puce à l'oreille. D'un côté, elle a fait miroiter à ces pays l'entrée dans une sorte d'Eden, prétendant d'eux d'énormes efforts, mais fermant avec décision un oeil sur la profondeur des différences économiques. Quand ceux-ci ont eu accomplis ces efforts et qu'ils étaient sur le point d'être intégrés, l'UE des 15, en pleine crise économique, toujours sans politique vraiment commune et au prise avec d'énormes problèmes d'émigration, a finalement pris conscience du poids (négatif) qu'ils représentaient et a fait marche arrière, émettant (chaque pays individuellement) des lois restrictives sur le mouvement des personnes.

Marchandises oui, personnes non, alors que leurs conditions de vies sont loin d'être faciles, les nouveaux membres ont vu s'écrouler une bonne partie de leurs espoirs, et se sont vu repoussés au niveaux de citoyens de deuxième catégorie. Un exemple flagrant : le 1er mai dernier, les citoyens slovènes qui travaillaient depuis des années en Italie en tant que frontaliers, se sont retrouvés du jour au lendemain apparentés à des immigrés clandestins!
En fait ces pays ont été les victimes d'une course à l'influence entre l'UE et les USA (qui se sont empressés de les intégrer dans l'OTAN), commencée après la chute du mur de Berlin.

Pour ma part, je suis tout à fait favorable à l'UE et à son extention, mais je pense qu'il aurait fallu ajouter un degré de plus à l'échelle des prétentions, et avant de les faire entrer, procéder à une aide massive avec de nombreux investissements et une intégration économique, d'autant plus que dans leur état actuel ils ne représentent qu'un marché médiocre.

Ceci dit, vu que désormais ils font parti de l'UE et que leurs députés auront leur mot à dire au Parlement Européen, il ne reste plus qu'à souhaiter que le fait accompli soit un stimulant à l'amélioration, et non pas, une fois de plus, une porte ouverte encore plus largement à l'extention des multinationales.

Marco, j'espère que tu voudras me pardonner cette longue tirade, mais ton article était tellement intéressant que j'aurais voulu l'avoir écrit. :-)


  Marco-Bertolini
16-06-04
à 09:46

Re:

Merci pour ce commentaire si enthousiaste, .

Tu as sûrement raison quand tu dis que l'abstention est plus un boycott qu'un simple désintérêt. 

Ton exemple des travailleurs slovènes est aussi très éclairant : alors qu'on interdit le travail pour les nouveaux arrivants en Europe, les filières clandestines vont se développer et ce sont une fois de plus les plus faibles qui feront les frais de décisions politiques prématurées ou absurdes...

Je crois que le projet européen est voué à l'échec auprès des citoyens des pays d'Europe : une écrasante majorité d'entre eux ne s'y reconnaît pas.  100 artistes viennent de signer un appel pour une Europe sociale et culturelle, une alternative sérieuse et passionnante sinon un complément à cette Europe strictement économique de l'Union.  Ont-ils été entendus ?  J'en doute.  Cette information était dans les pages intérieures du Soir, entre le programme télé et la page sportive.  C'est dire le fossé qui existe entre les "élites", qu'elles soient économiques ou politiques, et les simples citoyens comme toi et moi.

J'ai été pendant quelques années un farouche militant pro-Europe.   Je retombe de haut.   A une absence de projet politique - voir la faiblesse et l'asthénie de l'Europe pendant la guerre des Balkans, dans le conflit israélo-palestinien, ses divisions dans la guerre en Afghanistan et en Irak - se superpose une bureaucratie encore plus tatillonne et pléthorique que celle des Etats-membres.

Autant je suis pour une Europe culturelle qui renoue avec ses racines et porte haut un projet social et politique progressiste, autant je me sens éloigné de cette Europe du fric et des inégalités.

Si cette Europe-là n'opère pas un virage à 180 degrés, elle amplifiera les frustrations et les replis identitaires - l'Europe des région est une bombe à retardement.   Les intégrismes de tous bords vont se nourrir des inégalités croissantes et la forteresse Europe qui se barricade derrière Schengen et ses laisser-passer pour élites seules risque bien de se désintégrer dans des guerres civiles ou des guerres tout court.

Nos politiciens naviguent avec pour seuls guides les échéances électorales alors que nous avons besoin de repères à long terme, d'une nouvelle mythologie, d'un nouveau projet de société qui nous fasse réver, qui mobilise...

Désolé d'avoir été si long, mais tu sens combien le sujet me passionne...

  poissonrouge
07-07-04
à 00:09

Re: Re: Tu as mille fois raison!

D'abord, je me présente en tant que nouveau. Je suis un égaré des blogs et je suis persuadé que mon parcours n'est pas atypique:

- chez voila, j'ai découvert le concept de "site perso"

- puis j'ai découvert le concept de "blog"  avec blogger; mais comme ces blogs étaient écrits en anglais, j'ai cherché l'équivalent en français.

- c'est ainsi que j'ai découvert joueb qui m'a paru très convivial. J'ai même créé un joueb intitulé "humeurs vitrioleuses" et puis, j'ai quitté joueb pour 20six. Pourquoi, je ne m'en souviens plus très bien mais je crois que c'était une question d'insertion d'image. Je voulais insérer un poisson rouge. Je dois avouer que je suis nul en informatique (en son temps, j'ai choisi le Mac parce qu'il suffisait de cliquer avec la souris!).

- puis j'ai quitté 20six pour skynetblogs parce que je n'ai pas rencontré d'internaute possédant mes centres d'intérêt et puis aussi, pour me rapprocher de chez moi (la Belgique): y a pas à dire, mais la toile, c'est glacial quand on parle tout seul!

- par hasard, en suivant le fil: embrun.net/pierredesîles/impassesud, je tombe sur ton joueb. Là, problème: réponse refusée. Idem pour embrun.net d'ailleurs; Dana y écrit un article que je trouve très intéressant sur le conflit israélo-palestinien et il m'est impossible d'inscrire le moindre commentaire alors même qu'elle se plaint, la pauvre, que personne ne réagisse. Je ne connais rien en informatique mais je trouve qu'il faudrait ouvrir toutes les portes, permettre à chacun de donner son avis partout, sans restrictions. Car, problème: je ne retrouve plus sur joueb, ni mon nom d'utilisateur, ni mon mot de passe! J'utilise google pour retrouver mon joueb et après quelque essais (dans la recherche avancée de google, je me débrouille pas mal), je tombe dessus "humeursvitrioleuses". J'avais déjà oublié ce nom alambiqué! Quid du nom d'utilisateur? Heureusement, en ouvrant le joueb, je vois "écrit par poissonrouge le...". Quid du mot de passe? Là, pas de problème; comme j'ai pas de mémoire, j'utilise partout le même!

Bref, me voilà prêt, après toutes ces pérégrinations, à te répondre.

L'Europe qu'on nous concocte est l'Europe de l'argent un point c'est tout. Moi aussi, je m'étais étonné au lendemain des élections du faible taux de participation de la population des nouveaux membres alors qu'on nous avait affirmé quelques semaines auparavant qu'ils étaient enthousiastes! Je voudrais te soumettre les réflexions suivantes:

- comment se fait-il qu'après autant d'années, l'Europe sociale soit toujours au point mort?

- pourquoi créer l'Europe? Pour homogénéiser politiquement le marché européen. Ainsi, un moindre risque pour les entreprises qui veulent s'établir en Europe de l'est: plus de risque d'instabilité politique, de nationalisation etc

- pourquoi créer l'Europe? Pour augmenter la mobilité des travailleurs à moindre coût qui viendront ainsi concurrencer la main d'oeuvre autochtone et faire baisser les salaires. A ce sujet, les partis politiques de gauche en Europe de l'ouest manquent de profondeur d'analyse: il me semble évident que pour le bien-être des populations d'Europe de l'est, ce n'est pas l'émigration vers les pays plus riches qu'il faut encourager (émigration = déchirure) mais bien le développement économique de ces régions pour que ces gens se sentent bien chez eux. L'émigration, la mobilité ne sont que des outils utilisés pour faire baisser le coût de la main d'oeuvre.

- l'Europe des régions est l'Europe des égoïsmes comme tu l'as si bien compris. Je vis en Belgique et je suis bien placé pour savoir que l'Europe encourage les rivalités entre les régions flamande et wallonne alors que son action devrait susciter l'inverse.

etc etc

J'espère n'avoir pas été trop long et ennuyeux ... A te lire bientôt ...


  Marco-Bertolini
07-04-06
à 17:43

Re: Re: Re: Tu as mille fois raison!

Bonjour,

Merci pour ton commentaire.  Je crois que tous tes arguments sont parfaitement valables.  L'Europe sociale n'est malheureusement pas pour demain.  Ce n'est pas avec la nouvelle commission et avec l'intégration (quelle intégration d'ailleurs ?) des pays de l'Est qu'on va aider nos jeunes à trouver de l'emploi.

Moi aussi j'habite la Belgique.  Et on a beau me dire que l'Europe apporte la prospérité, moi ce que je vois autour de moi ce sont des jeunes qui ont de plus en plus de mal à (sur)vivre, à trouver un emploi qui soit autre chose qu'un chômage déguisé ou une exploitation honteuse, qui ont du mal à se loger parce que les prix des locations s'envolent (ne parlons pas d'acheter, là ça devient carrément obscène).

Tu parles des partis de gauche : malheureusement, entre les partis de droite et les groupuscules d'extrême-gauche comme le PTB, il n'existe plus rien.  Le parti socialiste est plus occupé à tenter de gérer ses scandales internes qu'à proposer quelque chose de neuf, Ecolo est sorti du jeu pour un bout de temps, les catholiques ne sont révo:lutionnaires que quand ils ne gouvernent pas (Milquet est beaucoup plus retorse dans l'opposition qu'au pouvoir...).  Le Mouvement réformateur, lui, est logique avec lui-même : plus d'argent pour les entreprises, plus de liberté de licencier (tu as lu l'intervention de Louis Michel en faveur du CPE en France ?).

Bref, tu l'auras compris, ce n'est pas l'optimisme politique qui m'étouffe en ce moment...

Et au niveau européen, le partenariat à 25, bientôt 27, sera bientôt étouffé par les institutions incapables de gérer un tel nombre de membres.   C'est le triomphe de l'argent dans toute sa splendeur...   Il nous reste au moins la liberté d'en parler sur la toile.  A bientôt.

  Visiteur
03-04-06
à 00:15

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