Un autre vaisseau fantôme aborde les côtes italiennes
Une fois de plus le "bateau de l'espoir" s'est transformé en vaisseau fantôme. Partis des côtes libyennes dans une embarcation vétuste, ils étaient une centaine. A l'arrivée à Syracuse, Italie, ils ne sont plus que 72, dont un mort.
C'est la tragique et banale fin que connaissent malheureusement la plupart des Africains qui, fuyant la misère, la guerre ou la dictature, embarquent sur ces barques d'infortune.
Les carabiniers ont d'ores et déjà arrêtés deux Libériens, soupçonnés d'être les passeurs, ceux qui ont perçu les 800 dollars exigés pour la traversée, pour le voyage qui devait les emmener sur les rivages de l'abondance et de la liberté.
C'est le capitaine d'un cargo polonais qui les a sauvés de la noyade alors que leur esquif coulait au beau milieu de la Méditerranée...
Mais, au-delà des faits, déjà sordides comme tels, l'attitude des dirigeants, tant italiens que libyens, est scandaleuse.
Pour la Ligue du Nord, ce parti xénophobe et fascisant qui sévit essentiellement dans le Nord du Pays, ces immigrés sont de dangereux terroristes qu'il faut rejeter à la mer, voir mitrailler à l'abord des côtes italiennes.
Dans un article du Monde diplomatique de ce mois, Thomas Deltombe rappelle que, dans l'affaire de Folembray, dans les années 1980, M. Charles Pasqua n'avait pas hésité non plus à diaboliser quelques islamistes présumés et concocter quelques amalgames que seuls quelques journalistes aussi rares que consciencieux avaient rapidement dénoncés.
Le contexte international et les prochaines élections américaines se prêtent particulièrement bien à ce petit jeu malsain qui consiste à transformer les victimes en agresseurs, les refoulés d'un système de production en terroristes planétaires.
Mais l'Europe a tout à perdre dans ce jeu de dupes : Madame Bonino, ex-commissaire européen et membre du parti radical, rappelle combien ces problèmes sont structurels, résultant d'un déséquilibre permanent entre le Nord et le Sud, et que des réponses démagogiques ou dilatoires ne peuvent qu'engendrer de nouveaux exodes meurtriers.
Dans la conjoncture internationale que nous connaissons actuellement, les bateaux fantômes n'ont pas fini de s'échouer sur nos côtes...
Folembray, 1994 : quand l'islamisme devient spectacle, par Thomas Deltombe, Le Monde diplomatique, août 2004.
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Marco-Bertolini
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Bonjour Impasse Sud,
L'Italie n'a malheureusement pas le monopole des "lager" pour réfugiés. En Belgique aussi on entasse dans des "centres fermés" qui sont de véritables prisons les candidats réfugiés. La Ligue des Droits de l'Homme ainsi que d'autres ONG ont déjà protesté notamment contre l'enfermement des enfants qui est interdit par toutes les conventions internationales, mais rien n'y fait...
La pauvreté reste le pire de tous les crimes.
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Visiteur
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Entre mer et maquis - « Quand on n’a plus rien à perdre, la mort devient banale : " Le Mural du Web - Un autre vaisseau fantôme aborde les côtes italiennes : "l s'agit d'un trafic incessant et les lois du secours en mer sont désormais de l'histoire ancienne. Une autre barcasse vient encore d'arriver aujourd'hui : voir l'article publié dans La Repubblica, mais aussi les articles que j'avais écris à ce sujet : « Quand on n’a plus rien à perdre, la mort de"
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à 22:51