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Barbarismes syndicaux

Entendu dans une réunion syndicale...

"Ce mec, je lui tire ma référence !"

"Ca, c'est le genre de truc qui me fait sortir de mes gongs !"

"Ils verront ce que c'est quand ils seront au chômedur !"

Ecrit par Marco-Bertolini, à 19:25 dans la rubrique "Perles belgicaines".

Commentaires :

  ImpasseSud
05-10-03
à 10:45

Ou barbarismes tout court?

Avant, il y avait le français correct, les expressions régionales ou nationales des différents pays francophones et l'argot, bien distincts l'un de l'autre et chacun à sa place.
Maintenant on parle et on écrit de plus en plus mal, en un "mauvais français" qui est un amalgame du tout. J'y ai déjà consacré deux articles : ici et . Et de cela, on ne peut accuser ni les adolescents (qui n'a pas eu son langage d'adolecent?) ni les classes les plus défavorisées culturellement, mais une certaine "élite" de la télévision et du théâtre qui, pour avoir l'air branché, contribuent à divulger tout et n'importe quoi HORS de son contexte, conduisant non pas à une normale évolution de la langue française, mais à son appauvrissement.

Cela me fait penser à une interview au philosophe Guy Coq publiée dans le journal italien Avvenire : «La crisi del modello occidentale investe i giovani e il sistema educativo: una idea falsa di egualitarismo» . Il y a une belle matière à réflexion, même si on ne partage pas complètement son point de vue.


  Marco-Bertolini
05-10-03
à 13:13

Re: Ou barbarismes tout court?

Hello ,

Très heureux de te retrouver sur ma page...

Ces barbarismes syndicaux font partie d'une nouvelle rubrique, Perles belgicaines, comme tu l'as sûrement noté (italianisme).  En fait, depuis pas mal de temps, j'écoute et je conserve tous les barbarismes, solécismes, et autres belgicismes (dont certains sont très beaux, très esthétiques ou vivants, comme tous les langages populaires).

C'est vrai qu'on en entend dans tous les milieux, y compris (surtout ?) dans les milieux qui se définissent comme les élites et jargonnent et anglicisent à tour de bras, souvent à tort et à travers.

J'ai lu l'article que tu me recommandes : je crois qu'on peut difficilement nier la crise de transmission de la culture (c'est d'ailleurs le titre d'un numéro spécial du magazine Sciences humaines).

Mais, faire voisiner cette notion avec celle de barbarie (barbaroi, en grec, ce sont les gens qui bégayent le grec, les pauvres métèques qui n'arrivent pas à prononcer correctement les dialogues de Platon ou les pièces d'Euripide.  C'est l'exact homonyme du hollandais péjoratif "hot-en-tot" dont je parle dans mon dernier article sur Saartje Baartman) et avec des allusions explicites à l'immigration et à l'Islam, là on frise l'amalgame, technique indigne de qui se dit philosophe... même s'il collabore par ailleurs à l'excellente revue Esprit et à Emmanuel Mounier.

Par contre, je crois que le fait d'une transmission défectueuse de la culture (des cultures) est préoccupant.  Que les élites (ou les classes dominantes pour reprendre la terminologie de Bourdieu) abandonnent la culture linguistique, artistique et découplent la pratique du pouvoir de son langage, voilà qui est nouveau et suscite l'interrogation.  Les repères se brouillent que Jack Lang ou Raffarin se mèlent de parler comme les ados des cités...

Je me tiens également à distance du pessimisme et de l'optimisme : je crois, comme Gui Coq, que l'avenir est ouvert et que c'est à nous de le construire.  Comme le disait le philosophe italien Gramsci, il faut "unir le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté" (je cite de mémoire, donc pas de garantie sur l'exactitude du texte, mais l'idée y est).

Je te renvoie également à un des derniers ouvrages de Marcel Gauchet, Marie-Claude Blais et Dominique Ottavi : "Pour une philosophie politique de l'éducation : six questions pour aujourd'hui" (Editions Bayard).  Ils font également le constat d'une société en prise avec une crise de l'éducation et de la transmission des cultures et des savoirs, mais proposent des solutions et des pistes de réflexion intéressantes.

A bientôt sans doute sur l'un de nos sites respectifs.


  linkback
03-12-03
à 19:15

Lien croisé

Entre mer et maquis - Pensées : en photo et à propos du pouvoir du langage. : " Le Mural du Web - Barbarismes syndicaux : " Avant, il y avait le français correct, les expressions régionales ou nationales des différents pays francophones et l'argot, bien distincts l'un de l'autre et chacun à sa place.Maintenant on parle et on écrit de plus en plus mal, en un "mauvais français" qui est un amalgame du tout. J'y ai déjà consacré deux articles : ici et là. E"



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