Après "La Bataille" - prix Goncourt, de l'Académie française et autres prix internationaux - et "Il neigeait", - Prix Carte Noire - Patrick Rambaud vient de nous livrer le dernier tome de sa trilogie consacrée à la fin de l'empire bonapartiste.
Napoléon est contraint d'abdiquer dans Paris assiégée. Pour sauver les siens, il accepte et se retire dans l'Île d'Elbe, devenue son royaume minuscule, en face de la Toscane.
L'Île est admninistrée par un républicain que Napoléon gagne peu à peu à sa cause. Bonaparte, infatiguable, transformera en quelques mois son mouchoir de poche en port prospère, bâtissant, plantant, ensemençant chaque mètre carré disponible.
Mais les nouvelles du continent se font de plus en plus négatives quant au sort de la France entre les mains de Louis XVIII et l'Italie ira jusqu'à proposer à l'empereur déchu de devenir son roi. La situation est telle que Bonaparte décide de réembarquer pour la France et commencent les cent jours là où se termine le roman. Les grognards désoeuvrés ne boiront plus à la santé de l'Absent.
Comme dans les deux tomes précédents, Napoléon est un personnage vivant, complexe, tiraillé entre ses désirs de gloire, l'amour qu'il porte à sa famille, et les exigeances terribles de la construction d'un Etat moderne.
Le style est classique, concis et fluide. Est-ce un hasard si Monsieur Beyle apparaissait souvent dans les deux premiers volumes ? Patrick Rambaud serait-il le nouveau Stendhal des lettres françaises ?
Patrick Rambaud, l'Absent, Paris, Grasset, 2003.