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Pascal Acot est philosophe et historien des sciences.  Depuis 1971, il s'attache à l'histoire de l'écologie scientifique et des sciences de l'environnement.  Son dernier ouvrage chez Perrin, Histoire du Climat, nous rappelle combien l'histoire climatique est consubstantielle à celle de la planète et de ses habitants.

Ce sont les conditions climatiques particulières de la terre au début de sa course autour du soleil qui ont permis l'éclosion de la vie.  A leur tour, les êtres vivants ont modifié le climat.

C'est sans doute une catastrophe climatique qui est à l'origine de la disparition des dinosaures.

C'est une modification climatique, engendrée par l'isolement à l'est du Rift, qui a transformé la jungle en savane et incité quelques singes à quitter le royaume des arbres.  La vie en plaine, les hautes herbes de la savane, les ont encouragés à se tenir debout le plus longtemps possible pour repérer au loin proies et prédateurs.   L'évolution étonnante de ces primates a culminé - jusqu'à présent - dans l'apparition de l'Homo Sapiens Sapiens, c'est-à-dire nous...

Pascal Acot ne fait pas partie des déterministes du climat : il ne croit pas que les révolutions soient la résultante des seules catastrophes climatiques ou écologiques.  Mais force est de constater que des facteurs climatiques peuvent amplifier sinon susciter le cours des évènements sociaux et politiques : le déclin de l'empire romain correspond à un refroidissement du climat, tandis que l'expansion économique et culturelle du XIIIe siècle coincide avec une période de réchauffement.  La révolution française succède à quelques étés particulièrement mauvais engendrant des récoltes insuffisantes et la colère populaire, mais ces caprices du ciel ne suffisent évidemment pas à expliquer l'Europe des Lumières, la prise de la bastille, ni la terreur, ni aucun des épisodes nombreux et complexes qui ont fait et défait la révolution puis l'empire.

Mais ce qui inquiète le plus Pascal Acot, c'est l'avenir.  Car, si le réchauffement du climat ne suffit pas à rendre compte de tous les cahots climatiques de ces dernières années (inondations, canicules, précipitations hivernales hors saison, etc.) il ne fait aucun doute que celui-ci aura des conséquences difficilement prévisibles à l'heure actuelle.  En outre, pour enrayer des processus tels que la destruction de la couche d'ozone, par exemple, il faut non seulement s'y prendre dès maintenant, mais encore faudra-t-il attendre au minimum 50 ans pour percevoir les premiers effets concrets de ces mesures...  Quel politicien peut se permettre de viser des politiques à si long terme ?

L'avenir de notre planète n'est donc pas gagné...

Pascal Acot, Histoire du climat, Paris, Perrin, 2003, (Pour l'Histoire), 303 p.